samedi 15 octobre 2011

Les marionnettes du Führer

Les membres de l'équipe de ce blogue étaient tranquillement installés dans la cambuse de notre base, occupé à savourer une Marie-Brizard et des galettes St-Michel, lorsque notre reporter, Raymond Cartier, fit une entrée froufroutante dans la pièce, et déclara :

«Babinet a encore frappé !»




Babinet. Le Docteur es-sciences de la terreur.


Babinet ! Un nom qui claque comme un coup de fouet. Un patronyme synonyme de Maître du Mal, et parfois aussi d'endives au gratin. Babinet, le bandit au mille visages, le Frégoli du Crime, l'Houdini de la délinquance, l'Edgar Faure du stationnement en double file sur piste cyclable.



Babinet. L'inspecteur Gadget de la débauche.


Le silence se fit dans la cambuse, les visage angoissés des membres de la rédaction se tournèrent vers Raymond, à l'exception de René Leduc qui en profita pour siffler le fond de la bouteille de Suze.
- Dites nous en plus, Raymond, lâcha Danielle Génault, tout en crachant de petites miettes de galettes sablée.
- Hélas, j'ai bien peur que Babinet n'ait mis la main sur les Marionnettes du Führer ! soupira le reporter ventru tout en essuyant sa chemise propre de l'avant-veille avec le revers du cardigan de Danielle.
Voilà toute l'histoire…


Les Marionnettes du Führer

Mi-octobre 1945 : un sous-marin nazi quitte la Bavière par le train, déguisé en vieille dame. Sa destination : un pays d'Amérique Latine, avec un climat agréable et un taux de change avantageux. Sa cargaison : une série de figurines articulées à l'effigie des principaux dignitaires du IIIeme Reich. Sa mission : lutter contre la vie chère.
Ah non, ça c'est la mission des supermarchés Mammouth.


Ce sous marin nazi avait été réduit à la taille d'un atome de sodium.

Sa mission, donc : mettre ces "marionnettes du Führer" à l'abri en attendant un possible retour des nazi au pouvoir, où tout au moins à des postes de responsabilité importants (bibliothèques municipales, piscines, petite restauration). Les marionnettes pourraient alors, eh bien, elles seraient utilisées pour manipuler les foules en

Avec les marionnnettes, il deviendrait facile de

Ces figurines articulées permettraient un

Euh…

Les nazi pensaient, à vrai dire, improviser quelque chose.


Cinquante ans plus tard


Raymond Cartier, de passage à la salle des ventes de Bouillé Saint-Paul (Maine et Loire) dans l'intention d'y acheter un lot d'embauchoirs à galet, a la surprise de découvrir que les marionnettes du Führer y sont mises à prix, et à une somme très raisonnable, sous la dénomination erronnée de "matériel de terrassement".

Il tente de négocier avec la rédaction de ce blogue une avance de 75 NF pour s'en porter acquéreur, mais alors qu'il est au téléphone au Café des Sports, le lot est vendu à un inconnu portant une cape et un loup. La méfiance de Raymond est aussitôt éveillée. Il décide de prendre l'individu en filature. Il a reconnu sous ce déguisement anodin la marque de Babinet, le vieil et insaisissable ennemi de notre équipe.


 
"Suivez ce cheval !"

Raymond Cartier commet juste une petite erreur : il  perd sa proie,  car il a tenu à assister auparavant à la fin de la vente.

Raymond rentre à la rédaction, la queue basse, et découvre en plus que les embauchoirs à galet ont été vendus sans leur filtre, et que les embouts sont aux normes slovènes, ce qui risque de provoquer, lors leur utilisation sur le compresseur de la filocheuse rotative de l'hippopotable, des vibrations inconfortables, et un excès de virgules, dans cette, phrase.

Voilà toute l'affaire. Au moment où nous écrivons ces lignes, Babinet est quelque part dans le pays, avec à sa disposition une des plus terribles séries de marionnettes jamais créées par l'homme.

Loin de nous l'idée d'être alarmiste, mais voici tout de même trois conseils à suivre aveuglément.

1- Ne sortez pas de chez vous, même et surtout si un inconnu vous invite à "un magnifique spectacle de guignol aujourd'hui dans votre ville".
2- Même si c'est gratuit.
3- Méfiez vous des nazis et des individus ressemblant à n'importe qui.



Les marionnettes du Führer existent. Où sont-elles aujourd'hui ?
Quel sinistre guignol Babinet concocte-t-il avec ces pantins nazis ?

Nous vous tiendrons au courant des progrès de notre enquête. Par ailleurs, si vous avez en votre possession un lot de filtres à galets et des embouts fabriqués à Ljubjana, contactez nous par telex.



(réclame)


4 commentaires:

Mota a dit…

Merci l'Hippopotable pour cet avertissement rafraîchissant. Happy hours: un homme averti en vaut deux!

Anonyme a dit…

Je dirais même plus : un clavier azerty en vaut deux.

Fernand a dit…

Excellent !

Eve.G a dit…

Comme quoi il y a des menaces bien plus effrayantes et réelles que cette soit-disant crise qu'on attend toujours.